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Carry Onward - le test

Introduction

Carry Onward est un jeu narratif développé par Andrey Chudaev et sorti sur PC en juillet 2023. Ce titre propose une expérience introspective où le joueur incarne Thomas, un homme en plein deuil qui doit faire ses cartons pour quitter la maison où il a vécu avec sa défunte épouse. À travers l'exploration et l'interaction avec les objets du quotidien, le jeu nous plonge dans ses souvenirs et ses émotions, créant un récit puissant et immersif.

Mais Carry Onward parvient-il à être plus qu’un simple walking simulator émotionnel ? Son gameplay est-il à la hauteur de son ambition narrative ? Découvrons ensemble ce que vaut réellement cette aventure.

Scénario et ambiance

L’histoire de Carry Onward repose entièrement sur la psychologie du personnage principal. Le joueur découvre son passé à travers des objets dispersés dans la maison, chacun déclenchant un souvenir, une pensée ou un dialogue intérieur.

Le jeu explore des thèmes profonds comme le deuil, l’amour et l’acceptation du passé. La narration est poignante et immersive, offrant un sentiment d’intimité rare dans les jeux vidéo. À mesure que l’on progresse, on comprend mieux la relation entre Thomas et sa femme, les hauts et les bas de leur vie commune, ainsi que la difficulté qu’il éprouve à tourner la page.

L’ambiance mélancolique est parfaitement retranscrite grâce à un excellent travail sonore et visuel. Le choix des couleurs, souvent douces et ternes, reflète l’état émotionnel du personnage, tandis que la bande-son minimaliste renforce l’immersion.

Le jeu propose plusieurs fins en fonction des choix du joueur. Ces décisions ne sont jamais évidentes, car elles impliquent des dilemmes émotionnels forts. Carry Onward joue ainsi sur notre empathie et notre sensibilité, créant une expérience unique et mémorable.



Gameplay et mécaniques de jeu

Du côté du gameplay, Carry Onward s’inscrit dans la lignée des jeux narratifs interactifs. Le joueur peut explorer librement la maison et interagir avec divers objets qui déclenchent des souvenirs et des monologues intérieurs.

Chaque interaction est essentielle, car elle influence le déroulement du récit et, in fine, la fin que l’on obtiendra. Il ne s’agit pas simplement de cliquer au hasard : chaque objet a une signification, et c’est en prenant le temps de tout explorer que l’on saisit toute la richesse de l’histoire.

Cependant, les mécaniques de jeu restent très minimalistes. Il n’y a ni puzzle ni véritable défi, ce qui pourrait rebuter ceux qui recherchent une expérience plus interactive. L’absence de véritable progression ludique fait que l’on peut parfois ressentir un manque de dynamisme dans le déroulement du jeu.

En revanche, l’absence de guidage explicite pousse le joueur à s’impliquer pleinement dans l’exploration et à faire des choix en fonction de ses propres émotions et réflexions, ce qui renforce le sentiment d’attachement au personnage.

Graphismes et direction artistique

Visuellement, Carry Onward adopte un style sobre mais expressif. La maison est détaillée et réaliste, chaque pièce ayant sa propre atmosphère. Les jeux de lumière sont bien maîtrisés, contribuant à instaurer une ambiance tantôt chaleureuse, tantôt pesante.

Les objets sont modélisés avec soin, et chacun d’eux semble avoir une histoire à raconter. Les interactions sont fluides, et l’absence d’interface intrusive permet de rester totalement plongé dans l’expérience.

Côté animation, le jeu reste assez statique, mais cela ne nuit pas à l’immersion, car tout repose avant tout sur l’émotion dégagée par les souvenirs et la narration.

Bande-son et design sonore

L’un des plus grands atouts de Carry Onward est sa bande-son. La musique, douce et mélancolique, accompagne parfaitement l’ambiance introspective du jeu. Les morceaux de piano discrets mais poignants soulignent les moments les plus forts émotionnellement.

Le design sonore est également très soigné : le bruit du vent qui souffle à travers une fenêtre entrouverte, le craquement du parquet sous les pas du personnage, le froissement des cartons que l’on remplit… Tous ces détails renforcent l’immersion et rendent l’expérience encore plus réaliste.

Les doublages, bien que minimalistes, sont convaincants. La voix de Thomas, grave et fatiguée, traduit bien son état émotionnel et nous plonge immédiatement dans son histoire.

Points forts :

Une narration immersive et poignante

 Carry Onward parvient à nous impliquer émotionnellement grâce à un récit bien écrit et des thèmes universels qui résonnent avec le joueur.

Une ambiance visuelle et sonore réussie

 La direction artistique et la bande-son créent une atmosphère intime et émotive, rendant chaque instant marquant.

Des choix narratifs impactants

 Les décisions du joueur influencent l’issue de l’histoire, ce qui encourage à la rejouabilité et à l’exploration.

Un jeu qui pousse à la réflexion

 L’expérience ne se contente pas de raconter une histoire, elle nous amène à nous interroger sur notre propre rapport au deuil et à la mémoire.

Points faibles :

Une durée de vie courte

 Le jeu peut être complété en 2 à 3 heures, ce qui peut sembler insuffisant pour certains joueurs, surtout au prix fort.

Un gameplay très limité

 L’interaction est minimale et se résume à observer et cliquer sur des objets, ce qui peut frustrer ceux qui recherchent un peu plus d’engagement ludique.

Uniquement disponible en anglais

 L’absence de traduction en français limite son accessibilité pour un large public.



Notre note : 

17/20

Conclusion 🏆

Carry Onward est une expérience narrative touchante et immersive qui explore avec justesse et délicatesse les thèmes du deuil et du souvenir. Son scénario émouvant, son ambiance soignée et ses choix narratifs en font un jeu marquant pour ceux qui apprécient les aventures introspectives.

Cependant, sa courte durée de vie et son gameplay très minimaliste pourraient décevoir les joueurs en quête de défis ou d’une expérience plus interactive. Malgré cela, Carry Onward reste un jeu à recommander pour ceux qui aiment les récits profonds et émouvants.

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Carry Onward - le test
Oli 23 mars 2025
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